Deux ans déjà que Jeannette travaillait à l’usine.
Sa santé commença alors à basculer : elle ressentait une douleur vive à la poitrine.
Elle alla consulter à l’hôpital de Villefranche, le docteur la rassura en lui disant que ce n’était pas encore grave mais qu’il faudrait qu’elle arrête cette activité qui nuisait à sa santé : beaucoup de femmes travaillant à la fabrication des munitions manifestaient des symptômes respiratoires, elles respiraient des gazs toxiques.
Jeannette dut alors quitter son travail et renoncer au salaire qui lui permettait de les faire vivre elle et sa fille.
Un jour d’été 1917, Claudine reçut une lettre d’un certain Mr.Thiébaut qui la remerciait chaleureusement pour le soutien qu’elle lui avait apporté alors qu’il était sur le front :
« Chère marraine de guerre,
Je vous remercie de m’avoir soutenu pendant que je défendais la République française.
Je suis rentré de cette terrible guerre après avoir été victime, dans les tranchées, des effets d’une bombe : une partie de mon visage a été endommagé et ma main droite est mutilée. Mais dans mon malheur, j’ai eu de la chance : je peux encore me déplacer (…) »
Cette gueule cassée proposa alors à Claudine de profiter de son sauf-conduit pour lui rendre visite à Arnas et offrir à la commune un présent ...
Claudine lui répondit alors qu’il serait le bienvenu et que la commune l’attendait avec impatience le dimanche 21 juin 1917.