Par une belle matinée de juillet 1916, Ludivine Martin, la bonne de la famille Lumière, coupait les hortensias qui ornaient la villa familiale. Louis s’approcha d’elle, l’air grave, avec une enveloppe à la main. A l’intérieur, elle y découvrit une lettre de son frère, Ludovic :
Ma chère sœur,
Je t’écris de Verdun où je suis depuis 5 mois déjà ! Je ne trouve pas les mots pour te décrire l’atrocité des combats. Chaque jour, nombreux sont les camarades qui ne reviennent pas ; on pense tous que notre tour approche... A moi, la chance a souri car un éclat d’obus m’a emporté la main. Je t’annonce que je vais être transféré à l’hôpital Lumière, tout près de toi. A bientôt. Ton frère bien-aimé.
Ludivine, en larmes mais soulagée, raconta tout à Louis qu’elle supplia de la laisser devenir bénévole à l’hôpital pour être auprès de son frère qui arriva deux semaines plus tard. Quand Ludivine entra pour la première fois dans la grande salle du premier étage, elle fut saisie d’effroi à la vue des centaines de lits alignés les uns à côtés des autres, des lits chargés de blessés graves, pour la plupart amputés d’un membre ou enrubannés de tulle gras, gravement brûlés. Tout était blanc et le silence contrastait avec les gémissements des malheureux. Ludivine s’avança jusqu’à ce qu’elle trouve son frère, très mal en point, allongé, le visage plein d’égratignures et... sans main droite. Elle l’embrassa et se retira pour rejoindre l’équipe des bénévoles qui l’attendait. Elle savait que Louis était en train de confectionner une prothèse pour Ludovic et que les souffrances de celui-ci n’étaient pas terminées...
bonjour, bravo pour votre récit.
Bonne continuation à tous, et à très vite pour faire votre connaissance,
Céline Cadieu-Dumont